Mine d’or, prétendue, de Portet d’Aspet (Bellongue)

Des chantiers anciens ont tout de même pu être datés dans cinq autres secteurs (fig. 23). D’ouest en est, il s’agit tout d’abord de travaux miniers sur un gisement de cuivre sur la commune de Saint-Lary. Ils ont été recoupés par une piste forestière près du col de Lestrade (Guilbaut 1982, 49-50 ; Escudé-Quillet & Maissant 1996, 150). Ouverts au feu comme en témoigne une belle coupole arrondie, ils ont été datés de l’âge du Bronze1 (Fabre et al. 2023). De nombreux grattages superficiels de petits filons à l’affleurement sont visibles dans le secteur. En contrebas, sur le versant Souleilha, une autre exploitation a été identifiée. Une partie du chantier a été vidée par les prospecteurs miniers à la fin du XIXe siècle ; d’autres départs comblés sont visibles aux alentours. Il s’agit d’une exploitation pour le cuivre dont la chronologie fait état d’au moins deux phases, au Bronze final et au Moyen Âge2 (Fabre 2021). En l’absence de chronologie de l’âge du Fer ou de l’Antiquité, ce secteur ne sera pas présenté plus en détail ici. Il faut toutefois noter que cette étude est réalisée dans le cadre d’une prospection thématique incluant toute la haute vallée de la Garonne, sous la direction de J.-M. Fabre. De nombreux sites ont été repérés, mais ne sont pas encore datés. D’autres mines anciennes pourraient donc être à ajouter à l’inventaire dans les prochaines années

Référence: Emmanuelle Meunier

Prospection récente 2023, J.M. Fabre:
Un témoin de l’activité minière à l’âge du Bronze dans les Pyrénées centrales : la mine de cuivre de Saint-Lary (Ariège) 2023

Références anciennes

DIETRICH (Baron de ), 1786
Description des gîtes de minerai, des forges et des salines des Pyrénées.

Mine de Cuivre aurifère de Portet. 1073-6x
En remontant la vallée de Ballongue , jusqu’à Portet, on trouve à 1000 toises (2 km) environ de ce village, montagne du Minier, qui tire son nom d’une exploitation de mines, faite par un nommé Bertin d’Alan, & par M. Crouzet de Saint Gaudens, dont il ne reste plus d’autres vestiges que des déblais. Les habitants du pays affirment tous que la mine de cuivre jaune & hépatique, le vert de montagne et  la mine de fer qu’on en retirait étaient aurifères; Malus le prétend aussi. (anc. min. T. 1. p. 124.) plus bas
Le rocher des déblais est un schiste calcaire bleuâtre. J’y ai trouvé de très petits échantillons des différentes variétés de mine que je viens de citer.
Les travaux de Portet n’ont été interrompus, au dire des gens du pays, que par la mort de M. Crouzet.


Jean de Malus père. 1600
Des Mines de Portet.
Le lieu de Portet est tout dans les montagnes dépendant de la Baronnie d’Aspet de deux grandes lieux (2 x3266 m). Il faut presque toujours passer & traverser des déserts, des montagnes & des forêts pour y aller. À une mousquetade du village y a une petite montagne en laquelle il y a une mine d’or, d’azur, & de vert azur, la plus riche peut-être qui soit au monde. Elle a été travaillée, peut avoir cinquante ou soixante ans, par un nommé. Bertin qui le tenait au lieu d’Alan, ou le sieur Évêque de Comminges a une maison Épiscopale. En l’an mil cinq cent nonante six (1596) un financier de la ville de Toulouse nommé Bachelier„ ayant oui parler de celle mine, vint sur le lieu: & en vertu de quelques permissions qu’il obtint de la Cour du Parlement de Toulouse, la fit travailler. Je le fus voir sur le lieu où étant, il me montra de la mine, qui était extrêmement belle & riche : car vous y voyez l’or tout pur, & l’azur & le vert d’azur aussi riche qu’on les saurait désirer, toutes fois au bout de deux ou trois mois, il la quitta sans qu’on ait pu savoir pourquoi.

124

LES ANCIENS