Impact de l’orpaillage sur l’environnement
Certains reprochent aux orpailleurs amateurs ariégeois un impact négatif sur l’environnement.
Voici les points litigieux :
Frayères : Les orpailleurs ne prospectent pas dans les frayères, trous d’eau à courant calme et alluvions fines, car l’or s’arrête en aval des ralentissements du courant rapide (chutes, rapides, méandres) loin en amont.
Boues: Il parait que la boue faite lors des creusements tue les alevins, mais l’orpailleur en creusant ne fait que déplacer la boue apportée par la crue. Lors des grosses crues et des orages, les rivières sont surchargées de boues. Je ne pense pas que cela ait un impact sur la faune piscicole. De plus, le creusement des plages, toujours submergées, les plus riches, en aval des rapides ou chutes, ne génère que très peu de boue.
Trous : La plupart des orpailleurs rebouchent leurs trous, la plupart, mais des critiques diverses subsistent, le déplacement des galets détruirait la microfaune aquatique et fragiliserait la végétation des plages qui seraient plus impactées par les crues.
Le Salat étant une rivière sauvage et en grande partie non canalisée, les crues chamboulent tout et déplacent le cours, en éboulant les berges. Les trous creusés dans ces plages d’atterrissement sont dans des zones assez chamboulées et se rebouchent aux crues suivantes. Ils n’ont aucun impact sur le cours de la rivière.
J’ai vu un boulder (rocher de plus d’un mètre de diamètre, déplacé de plusieurs centaines de mètres lors d’une crue.
Sur l’ancienne sablière de Caumont, le bâtiment d’accrochage du câble de la dragline (câble avec benne trainante) en béton armé de 3m sur 3 , a été complétement disloqué et plié lors d’une crue et déplacé à 100 m de distance.
À noter que certaines années le courant est très fort et décape les plages, d’autres années, il est calme, il dépose du limon sur les plages, la végétation pousse et un début de foret peut se développer rendant l’accès très difficile. Lors d’une crue suivante, plus forte, la plage est nettoyée et tout disparaît. Avec une énergie des centaines de fois plus importante que les grattages d’orpailleurs. Lors de la dernière crue du Salat en janvier 2022, 4 m de berge se sont effondrée à la plage du gravier. Le syndicat des rivières Volp Salat, fait régulièrement des creusements pour élargir le cours et canaliser les crues.
Pillage des richesses, Eldorado : Sur les plages de surface, la teneur dans les coins riches s’élèvent à 0,5 g/M3. Un orpailleur peut laver avec une rampe et un seau 200 l à l’heure, ce qui lui fera 0,1 g d’or soit la somme »énorme » de 3 euros.
D’autant plus que l’investissement en matériel, pan, pelle, rampe peut se monter à 200 euros.
Ruée ( mars 2022) : La saison 2021 a été calme. Pas plus de 40 orpailleurs sur le Salat en Ariège. une dizaine en Haute-Garonne.
Un écologiste ariégeois autoproclamé, m’a dit à l’époque, que surveillant les orpailleurs de l’autre côté de la route (?), en face des failles archi-connues de Mercenac, en avoir compté 30. Chiffre que je n’ai jamais vu.
Bilan été 2024. la saison a été presque nulle, à peine 3 semaines de basses eaux pour prospecter dans le Salat.
La plage du gravier à Caumont est devenue impraticable à cause de l’agrandissement de la décharge sauvage qui date de presque 3 ans.
Compte-rendu 2021 et perspectives 2022.
Mercure: Le mercure est utilisé dans les chantiers d’orpaillage non contrôlés en Amérique du Sud.
Les orpailleurs aspirent dans les grandes rivières la boue du fond ou l’or est très fin.
Ils mettent du mercure sur les tasseaux de leurs rampes de lavage pour piéger cet or très fin qui sinon ne serait pas arrêté et qui est aspiré et se « dissous » dans le mercure pour former un amalgame. Ils distillent ensuite cet amalgame, dans une poêle à l’air libre, pour récupérer l’or. Le mercure gazeux se répand dans la nature et empoisonne la végétation et par là la faune. Les orpailleurs sont d’ailleurs les premiers intoxiqués. Ils distilleraient le mercure dans une cornue en fer, ils récupéreraient le mercure qui est cher et ils ne pollueraient pas la nature. Question de technique.
En France, éthiquement on n’utilise pas de mercure toxique et techniquement comme l’or est gros il n’y en a pas besoin. D’autant plus que le mercure s’il était utilisé, amalgame les paillettes d’or aplaties en une boule d’or minuscule.
À noter qu’on retrouve des fois du mercure sur les paillettes, ce qui les dégrade ! . Ça peut être dû à des filons naturel de mercure comme dans les Pyrénées ou à certains additifs agricoles utilisés dans le temps.
Pollutions (décharges sauvages, eaux usées): Les orpailleurs sont par contre confrontés à la pollution. Dans les coins où la route longe la rivière, il est très courant de voir des déversements d’ordures : gravats de chantiers, débris métalliques divers qui se retrouvant sur les plages et dans l’eau risquent de blesser les orpailleurs et même des animaux morts occasionnant un risque bactériologique. Beaucoup de villages des hautes vallées n’ont pas de stations d’épuration. Et, beaucoup de constructions de ces vallées, plus ou moins déclarées, n’ont pas de fosses septiques, uniquement un rejet simplifié des eaux usées dans la terre. Le Salat étant classé comme ayant un taux dangereux de pollution bactériologique.
Les gels hydroalcooliques sont conseillés de tout temps même hors période d’épidémie !