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La cueillette de la poudre d’or dans les Pyrénées est connue de temps immémoriaux. Diodore de Sicile (60 ans av JC) parle d’une tribu gauloise, les Tectosages, qui extrayaient de l’or en Gaule Méridionale. L’exploitation s’est poursuivie après l’arrivée des Romains, qui exploitaient les alluvions ainsi que les mines. D’après Pline les romains employaient jusqu’à 20.000 esclaves par district minier. Ce qui explique les traces de travaux titanesques observés dans de nombreuses mines. On a aussi trouvé des pièces et des lampes de mineurs romaines à Sem (Vicdessos) ainsi que des monnaies de Tibère et de Néron dans la région d’Aulus.
L’exploitation s’est poursuivie durant le Moyen-age. Philippe le Bel concède au comte de Foix, vers 1300, les mines de ses domaines. On trouve dans les annales de Pamiers que l’autorisation de chercher de l’or est revendiquée en 1477 par les habitants de Pamiers contre le procureur des coseigneurs qui la contestait. Il fut décidé que l’on autoriserait les autochtones mais que l’on défendrait à tout étranger de chercher de l’or sous peines de 60 sols d’amende. Le privilège de chercher de l’or fut finalement confisqué par l’État. Une ordonnance de 1750 attache ce droit à l’Hôtel des monnaies de Toulouse qui accordait ce privilège au nom du Roi à la seule condition d’observer les règlements et de lui vendre exclusivement la récolte. Il fut institué un régime de permis et de patentes, qui donnait à l’orpailleur la faculté de choisir ses placers et de les exploiter sans l’agrément des propriétaires, à condition de remettre le terrain dans son état primitif.
Production
D’après Pailhés (1761) qui avait obtenu un bureau d’achat à Pamiers, où il achetait toute la production des orpailleurs de l’Ariège, pour l’envoyer à l’hôtel des monnaies de Toulouse, les orpailleurs lui apportaient annuellement de 1750 à 1761 80 marcs d’or (20 kg). Un marc faisait 8 onces ce qui équivalait à 245 g. La monnaie de Toulouse recevait à la même époque 200 marcs d’or par an. Ce qui faisait 50 kg dont 30 kg pour la Garonne et le Salat, le reste provenant du bureau de Pamiers. D’après le baron de Dietrich (1786) les orpailleurs gagnaient de 20 à 30 sols par jour en temps ordinaire et 6 livres après les fortes crues pour 10 heures de travail par jour, ce qui au prix de l’once d’or (31, 25 g) payée officiellement 80 livres, correspondait de O,6 à 2,5 grammes d’or.
Pailhés dit qu’on lui a apporté des pépites pesant jusqu’à une demi-once (environ 16 grammes) que l’on trouvait dans les ruisseaux drainant les terrasses aurifères de l’Ariège, situées de Crampagna à Saverdun. Réaumur (1718) dit que l’or fait vivre pendant quelques mois les paysans autour de St-Girons sur le Salat. Gua de Malvés (1764) dit que dans les sources Pyrénéennes 400 à 500 paysans y gagnent leurs journées après les moissons. Pouech (1888) dit que les orpailleurs de l’Ariège étaient 50 et qu’ils gagnaient 3400 francs par an et par personnes. Cela semble beaucoup. Lahondés (1883) dit que les orpailleurs se recrutaient parmi les gens dénués de ressources ou sans aveu et qui avaient du mal à fournir par jour un poids de paillettes suffisant pour rendre leur travail rémunérateur.
Cette industrie subsista avec des alternatives diverses jusqu’à la loi de 1810 qui a réformé le code minier. Les anciennes patentes attribuées par l’État n’ayant plus de valeur, les propriétaires riverains chassèrent les orpailleurs des placers. Ces derniers furent obligés de re exploiter des placers épuisés, et même comme nous dit François, à remonter les rivières comme la rivière Siguer pour chercher de l’or. Les teneurs étant plus faibles, l’activité ne fut plus suffisamment rémunératrice. François nous dit qu’ils gagnaient 1,5 francs par jour pour 1O heures de travail.
C’est ce que gagnaient les ouvriers les plus défavorisés. Aussi vers 1812-1815 l’orpaillage disparu de partout et il n’en subsista plus que quelques souvenirs. Seules ici et là quelques petites ruées éphémères relançaient l’activité comme vers l’année 1860, ou de nombreuses personnes reprirent les recherches sans succès.
En 1848, on découvrit de l’or à Coloma en Californie, ce qui créa le mythe de la ruée vers l’or. Les orpailleurs moyens trouvaient 30 grammes par jour et certain jusqu’à 300 grammes, ce qui leur faisait 200 fois le salaire journalier d’un ouvrier. Sans parler des pépites trouvées dont certaines pesaient plusieurs dizaines de kilos. La Californie et les régions limitrophes, Nevada et Colorado ont produit en moins de 50 ans 2000 tonnes d’or. On est loin des 50 kilos annuels de L’Ariège.
Les endroits orpaillés en Ariège étaient: le cours de l’Ariège de Crampagna à Saverdun et le Salat de Prat à Roquefort, là ou le cours de ces rivières se ralentit en arrivant dans la plaine et crée d’importantes zones de dépôts de matériaux arrachés aux montagnes. Les pépites se trouvaient principalement dans les affluents drainant les terrasses de l’Ariège. Les orpailleurs exploitaient les plages d’ anses calmes ou les plages intérieures des méandres convexes, situées à peu de distance et en aval des sections les plus profondes. Ils creusaient jusqu’à 60 cm de profondeur mais le plus souvent ils ne creusaient qu’à 20 cm. Après avoir écarté les gros galets, ils remplissaient, avec une pelle à rebord nommée « Andufa« , une sébile en bois, de forme conique et de 55 cm de diamètre pour 9,5 cm de profondeur appelée « Gressane« , avec du gravier aurifère.
Ils allaient ensuite laver cette sébile dans l’eau. Par un mouvement de rotation approprié, en plongeant cette sébile sous l’eau, ils arrivaient à rejeter tout le sable stérile dans l’eau et à ne garder que les paillettes d’or. Ils les conservaient dans une petite écuelle de bois appelée « Feudelle« .
La rampe des anciens orpailleurs de l’Ariège.
Pour traiter de plus grande quantité de sable, ils se servaient d’une planche à laver d’1,7 m de long sur 60 cm de large, ayant de chaque côté un rebord de 4 cm. Cette planche était partagée en deux parties. On clouait avec un tasseau de 2 cm de hauteur, à 50 cm du bord supérieur de la planche, une toile rugueuse de 1,2 mètres de long, recouverte en partie d’une toile de laine de 20 cm de longueur.
Les orpailleurs inclinaient cette planche à 30 % et la chargeaient à la partie supérieure avec la pelle, avec du gravier aurifère. En y versant dessus de l’eau avec la Gressane, les sables s’écoulaient sur la toile et étaient éliminés à la partie inférieure, tandis que les paillettes et les pépites s’accrochaient aux poils de la laine et de la toile. Ils ne restait plus qu’en fin de journée à secouer la toile et à la laver à la Gressane pour récupérer l’or. Production ->
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