L’or se trouve à l’état trace dans de nombreux filons avec d’autres substances, fer, plomb, cuivre, arsenic. Les filons sulfurés contenant l’or sont détruits aux affleurements par l’érosion. C’est d’abord la différence de température entre le jour et la nuit qui en dilatant et rétractant les roches les fait se fracturer. C’est le gel qui fend les pierres gorgées d’eau. Ce sont les racines qui agrandissent les fractures (diaclases). Ce sont la pluie et le vent qui agrandissent la roche en place. Des éluvions ou débris de minerais se forment sur place.
Des éboulements amènent les roches disloquées au bas des pentes. La pluie et les rivières transportent de proche en proche ces débris vers les vallées ainsi que les glaciers. Les chocs pendant le transport émoussent et réduisent les blocs pour produire des galets et du sable. L’érosion chimique l’eau, l’oxygène, l’ozone produit dans les orages , le gaz carbonique de l’air attaque les minerais. Les sulfures sont oxydés et dissous, seul l’or reste en partie inaltéré sous la forme de grains plus ou moins gros. Ainsi se forment des alluvions contenant des particules d’or qui sont transportées par les rivières torrentielles vers les vallées.
En arrivant dans la plaine au pied des montagnes (piedmont) la rivière s’évase et ralentit son cours en déposant les masses de matériaux, galets, graviers et sable qu’elle transportait. Ces dépôts se forment de grandes surfaces planes appelés flats et contenant les débris d’or arrachés aux filons.
De cette manière se forment les dépôts d’or (placer) par diminution de la vitesse de l’eau qui dépose des alluvions enrichies en or dans toute la plaine. Ce qui explique pourquoi les zones les plus riches se trouvent au pied des montagnes. Tout l’or arraché aux filons n’ayant pu se déposer dans les cours d’eau torrentiels des montagnes à cause de la trop forte vitesse de l’eau a été entraîné vers la plaine ou il a pu trouver des conditions favorable à son dépôt. Les seuls placers des montagnes sont de rares petites plages ou alors des anfractuosités rocheuses dans lesquelles l’or a été piégé des fois en quantités importantes
L’érosion continuelle recreuse le lit du fleuve dans la plaine et d’anciens placers ont formés des lambeaux de terrasses sur les collines. Ce sont les placers tertiaires.
Leur reprise par les pluies et des petits ruisseaux re alimentent en or les fleuves de la plaine. Ce qui fait que les ruisseaux drainant les terrasses sont aurifères. Dans la plupart des cas ont n’y trouve que des traces d’or, quelques micro-grains. Mais, quelques fois on y a trouvé des pépites, comme au 17ᵉ siècle en Ariège ou des pépites de 17 grammes on été découvertes. Juste une question de chance.
L’or libéré se trouve à l’état de grains qui par les chocs répétés entre les galets s’aplatissent, l’or étant très mou pour former des paillettes très minces. Le poids moyen d’une paillette est de 0,3 milligrammes mais on peut en trouver qui pèsent 50 milligrammes et qui ont 7 millimètres de long.
Au moment de la désagrégation du minerai par l’érosion une partie de l’or est dissous. Probablement par les ions chlore produit par l’attaque des chlorures alcalins par l’ozone. L’or ainsi attaqué est transporté en dissolution dans l’eau sous forme de chlorure double d’or et de sodium (Au Cl3) vers la mer.
L’analyse des eaux des fleuves aurifères a donné à leur embouchure des teneurs en or dissous supérieures à la teneur moyenne des eaux fluviales. La teneur en or de la mer est de 1 milligramme /m3 ce qui est peu mais représenté des poids d’or considérable pour tous les océans. Aucun moyen rentable n’a permis jusqu’à de jour de le récupérer.
Heureusement pour les orpailleurs, le chlorure d’or dissous en rencontrant des milieux réducteurs laisse déposer son or qui cristallise autour d’un petit grain d’or et le « nourrit » pour former des pépites. Ainsi s’expliquerait le fait que beaucoup de pépites se trouvent sous les racines d’arbres, les éléments organiques du bois formant un milieu réducteur.